Ami lecteur, amie lectrice, qui que tu sois, sois le/la bienvenu(e).


Bruxelles, cité européenne, véritable pot-pourri de civilisations a bien des histoires, petites ou grandes, à raconter au curieux.

Jacques De Cerisy plonge dans le passé chaotique de cette ville, retrouve les visages disparus de ceux qui ont fait son Histoire et rapporte leurs gestes effacés par le temps.

Sous des dehors parfois tristes, la cité cache de l’exotisme et de l’extraordinaire. Presque partout surgissent les souvenirs, souvent indirects, la ville a tellement changé. Mais qu’à cela ne tienne, la mémoire est là. Les lieux ont disparu mais les endroits demeurent, cela suffit pour raconter cet autrefois…

« …c’était au temps où Bruxelles… »



mardi 6 mars 2012

Flashes (1)


1047
Sainte-Gudule
Le comte Lambert II vient d’enrichir la principale église de Bruxelles, nouvel édifice consacré à l’archange Saint-Michel.
Le 16 novembre, le comte y a fait transférer, depuis la chapelle Saint-Géry, avec la plus grande pompe, le corps de Sainte-Gudule. Sur le parvis, en présence du comte et de la comtesse,des dignitaires religieux, des représentants de la noblesse, et de la foule, la nouvelle église fut bénite par l’évêque Gérard. L’édifice prendra dorénavant le nom de Saint-Michel et Gudule. Un incident marqua cependant cette cérémonie. Au moment où le clergé et les notables passaient au pont des miroirs (rue des pierres), des femmes de la paroisse Saint-Géry, irritées contre les maîtres de fabrique de Sainte-Gudule. Ceux-ci avaient débauché à leur profit les ouvriers de la chapelle Saint-Géry. Ces femmes, rendues furieuses, se jetèrent, des roseaux à la main, sur le cortège. L’ordre fut rétabli avec beaucoup de difficultés. On parle déjà de conserver le souvenir de cet incident. Toutes les années, le 11 août, jour de la fête de Saint-Géry, on arborerait sur les maisons un roseau ou une branche d’arbre soutenant des culottes, en mémoire de ces femmes qui ont virilement défendu les droits de leur paroisse.

 


1816
David et Wellington
Un jour que David, réfugié à Bruxelles, était à peindre Napoléon à cheval, franchissant le col du Grand Saint-Bernard, le duc de Wellington entra dans son atelier. Le général anglais venait demander à l’illustre peintre de faire son portrait. David, les pinceaux entre les doigts, lui répondit avec hauteur : «  Monsieur, je ne peins que l’Histoire ». Ce pourrait-il que le grand David n’aimât point le vainqueur de Waterloo ?


1817
« On a volé Manneken-Pis ! »
S’écrient en émoi les commères bruxelloises. Le petit Julien, si simple dans son appareil, fut maintes fois enlevé et fut toujours retrouvé. Déboulonné dans la nuit du 4 au 5 octobre, il fut retrouvé peu après comme la bonne humeur populaire.